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Mais de quoi parle t- on ? On peut parler d’infidélité sous diverses formes : traditionnellement l’infidélité se définit par la tromperie du conjoint et /ou de la conjointe, mais c’est le rapport charnel qui la définit ainsi. Actuellement il en existe différentes formes qui peuvent ruiner le couple alors que le contact physique est inexistant.

On s’intéresse à l’infidélité virtuelle, intellectuelle, nombre de couples se plaisent à jouer sur les sites de rencontres, ayant l’impression d’une totale liberté d’action par lâcheté parfois, par la conviction qu’un écran empêche toute tromperie. Mais le simple fait de penser à ce type de liberté est déjà un mensonge en soi qui pousse les intervenants à dissimuler leur mode de vie, leur identité, et qui refusent de s’avouer qu’ils sont déjà sur le chemin de la rupture.  L’esprit se nourrit de fantasmes, et c’est l’interdit qui fait le terreau de cet adultère virtuel. Mais plutôt que de risquer de se perdre, ne vaut-il mieux pas essayer de combler ce déficit amoureux et éviter la trahison ?

Quand un couple ne partage plus l’essentiel dans son quotidien au point de se cacher des problèmes financiers, d’ignorer l’autre et refuser de communiquer, alors oui on parle déjà d’infidélité. Elle se pare de nombreux habits, la dissimulation, le mensonge par omission pensant que de jouer l’autruche est pardonnable, l’oubli, le faire semblant, toutes les bonnes raisons qui poussent son/sa conjoint (e) à vouloir justifier ses erreurs par de fausses réalités.

Mais qu’est-ce qui pousse l’autre à l’infidélité ? Du fantasme à la réalité il n’y a parfois qu’un pas qui peut être lourd de conséquences, la fracture familiale, la culpabilité, les dommages collatéraux qui viennent alourdir une situation qui va grandir, surtout quand il y a des enfants qui deviennent les otages d’adultes irrespectueux et irresponsables. Certains vont justifier cet acte comme la séparation du sexe et des sentiments qui guide leur choix à l’instant T. Mais briser une vie pour quelques heures de plaisir, transgresser le sacro saint serment de la fidélité, refuser de s’avouer un problème plus profond,  le justifier par envie de liberté, par recherche de l’interdit qui vient pimenter un quotidien trop routinier, refuser d’affronter la vie et ses contraintes,  n’est-ce pas un raccourci trop facile ?

Alors à quoi faut-il être infidèle ?  A la parole donnée ou à la vérité de son désir à un moment donné ? Est-ce que la tromperie permet de faire tomber de son piédestal la vision trop édulcorée du couple que l’on ne veut pas affronter ? C’est peut-être une raison parmi tant d’autres, mais faut-il absolument se trouver une vraie justification quant parfois il n’y a plus d’amour ?

Notre existence nous construit, nous grandit, à nous de mettre les bons mots sur les maux, et de ne pas faire de l’infidélité le lit de notre existence.